On s'bâtit un avenir qui brille comme un feu d'paille On m'dit qu'ailleurs c'est mieux, mais c'est la même où qu'tu ailles On dit qu'on est tous potes, mais qu'entre nous, on s'graille Des vampires assoiffés, le seul remède c'est l'ail D'où ça vient? J'sais pas mais j'sais qu'ça va, puis qu'ça vient L'odeur de l'argent fait peut-être de nous de bons à rien Chacun son instant d'rose pendant qu'le reste, reste grisé J'ai plus d'couleur dans ma vie, mon rêve en est brisé Y a pas d'devis sans facture, pas d'ches-ri sans fracture Pas d'police sans bavure et pas d'bons textes sans rature Faudrait qu'on sache dire non, qu'on sache provoquer la chance La même qui mène la danse et la même qui paie mes créances Ma vie est lourde et belle comme une machine salement huilée Trop d'parents ont d'soucis et leurs gosses laissés filer Tout n'est plus si beau qu'une fille qui marche sans défiler Ma vie c'est aussi ça, j'la chope et j'la défile là J'crois qu'j'ai tout essayé, mon cœur reste en dérive Mis d'côté ma salive pour qu'le silence vienne et m'délivre D'un livre à l'eau d'larmes, mon flot coule, j'ai peur d'oublier Une page de tournée, l'image se fixe comme un pilier Empiler les histoires les unes sur les autres À force d'accumuler, c'est clair, y en a toujours une qui s'vautre On a beau dire tout c'qu'on veut, tout c'qu'on peut pendant l'combat Seuls les mots l'entourent mais y a qu'un round et tu la perdras Apprendre à perdre c'est l'jeu, donc accepter La faiblesse de l'autre, avec amour et pas par fierté En fait c'est complètement l'inverse de tout c'qu'on pensait L'orgueil bouffe notre âme et c'est la larme qui vient compenser Le beau prince, mince, élancé que toutes celles cherchaient Le rêve est brisé et dans mon arbre, je reste perché Accroché aux sentiments, de haut, j'observe le dégât Le dégoût m'obsède, j'veux disparaître sans l'moindre émoi