Dans le salon de la maison, le piano dit Comment va-t-elle? Comment est-t-elle? Quelle est sa vie? Même le silence qui tourne et danse semble me dire Ne t'en fais pas, c'est sûr qu'elle va nous revenir Par la fenêtre, tous les nuages De l'Atlantique partent en voyage Vers l'Amérique, ton Amérique Je pense à toi, je pense à nous Je pense aux chemins de l'hiver Je pense au foulard à ton cou Je pense aux rires des douces guerres Je pense à celles qu'il nous faut faire Je pense qu'on est pas fait pour tout Tu vois combien je pense à nous Je pense aux avions qui s'éloignent Je pense aux chemins de Bretagne Je pense que tu es partie d'un coup Tu vois combien je pense à nous Y a tant de sortes de bruits de portes quand on revient N'hésite pas, j'attends ton pas chaque matin Il y a toujours au bout du jour un clair obscur Comme un espoir avant le noir de la rupture Et l'Atlantique a les yeux verts Ces derniers temps que peut-on faire De l'Amérique, ton Amérique Je pense à toi, je pense à nous Je pense aux enfants à l'école Je pense qu'on ne pense pas à tout Je pense aux avions qui s'envolent Je pense aux rêves des idoles Je pense qu'on ne se dit pas tout Tu vois combien je pense à nous Je pense aux avions qui reviennent Je pense qu'ils ont bien raison Je pense que ça vaut la peine Je pense au retour des saisons Je pense à toi, je pense à nous Je pense au lierre sur la maison Je pense qu'on est devenu fou Je pense aux vacances en montagne Je pense qu'on vendra la Bretagne Je pense à nos enfants qui jouent Tu vois combien je pense à tout Je pense aux avions qui se posent À la fragilité des roses Je pense qu'on ne pense pas à tout Tu vois combien je pense à nous