C'est chacun sa vie, chacun sa réalité J'ai décidé de passer la mienne tenu écarté Des couleurs de la cité, sans omettre de vous citer Aux bas des escaliers, toujours les mêmes têtes bronzées Sachant que de voyous on les a déjà classés Ils ont bonnement adopté le nom de vedettes de ciné Certains veulent s'appeler Al Pacino Être les numéros uno, Ringo, il te faut protéger ton dos! Devant les bâtiments, ce sont les mêmes gens Qui s'obstinent à imiter les bandits et trouvent ça amusant Sur les bancs, les dealers ont toujours les mêmes clients Inquiétant, quand arrive le moment du dénouement Par la délinquance attirés, ils commencent à tirer D'abord des babioles, volent dans les supermarchés Illustrant leur rôle, ça devient beaucoup moins drôle Quand en sortant de l'école, certains d'eux ont fini en taule Cette fois un gosse approche Une main dans la poche, l'air détendu Il ne ressemble à rien d'autre qu'un autre gosse dans la rue Ayant appris à ses dépends que le vice est une vertu Il donne, prend, puis tombe dans le jeu à son insu Pour lui, faire de l'argent sur le pavé c'est facile Contenu qu'au-dessus de lui il y a toujours plus vil Pour répandre le drame, aux grammes, dans la ville Dans l'héroïne, en paix il s'imagine J'ai vu des gars de bonne famille partir en vrille Tomber dans le trou de l'adolescence, ne jamais en voir le bout Et si l'ignorance est mère de leurs souffrances De cette dépendance ils sont tenus à genoux Agités par la houle, leur confiance en eux-mêmes se déchire Comme un navire qui chavire, ils coulent On aura beau dire "ça n'arrive pas qu'aux autres" Mais dites-moi à qui la faute, quand cette enfant c'est le nôtre À l'âge où les enfants ne sont plus vraiment des enfants Arrive le moment où ils se foutent de l'autorité des parents Qui ne savent plus quels conseils leur donner, pourtant ils ont tout fait Sans que la faim ni la soif ne puissent les affecter Pour les élever du mieux qu'ils pouvaient Ils ont sué, se sont priver, au lieu de rompre ils ont plié Souhaitent des diplômes pour leur réussite Et non qu'ils commencèrent à s'enticher pour ces choses illicites Cite-moi avec qui tu marches, je te dirai qui tu es Voici ce que ma mère ne cessait de me répéter Mais quand j'y repense au fond, c'est mon bien qu'elle voulait Mais dans le temps, qu'est-ce que ça pouvait m'offusquer De savoir que je ne pouvais pas faire ce que je voulais Où je le voulais, quand je le voulais, alors en cachette la vie j'explorais Victime de ce besoin légitime de m'évader J'aurais tout fait pour que mes ailes et mon souffle ne soient pas couper