Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses Et ne les donner qu'à l'amour Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure Qu'au néant destructeur le temps vient de donner Dans son rapide vol embrassez la meilleure Toujours celle qui va sonner Et retenez-la bien au gré de votre envie Comme le seul instant que votre âme rêva Comme si le bonheur de la plus longue vie Était dans l'heure qui s'en va Vous trouverez toujours, depuis l'heure première Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois Les vignes, sur les monts, inondés de lumière Les myrtes à l'ombre des bois Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines Et donne l'oubli du passé Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie Savourez le regard qui vient de la beauté Être seul, c'est la mort! Être deux, c'est la vie L'amour c'est l'immortalité Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie Savourez le regard qui vient de la beauté Être seul, c'est la mort! Être deux, c'est la vie L'amour c'est l'immortalité