J'ai gardé cette photo sur laquelle tu m'embrasses J'ai pensé à Doisneau et à des choses plus dégueulasses J'ai gardé tous tes mots et ton rouge à lèvres sur la glace J'ai gravé tes refrains dans le creux de mon oreille Je les joue chaque matin quand je ne suis pas avec elle Elle n'apprécierait pas entendre le chant d'une hirondelle J'ai gardé tes cadeaux dont la plupart m'ont fait chialer Tes dessins sur ma peau et ton bel arbre défeuillé J'ai même encore l'écho de ta douce voix parfumée Mais toi je peux t'oublier Parce que les dimanches ne me font plus peur Si le monde les passe à se reposer Chez moi ils fanent mes fleurs Je me suis vidé à t'écrire Mille et un bouquets de chansons Aujourd'hui il me faut les offrir A bien d'autres prénoms Toi je peux t'oublier Parce que j'ai assez parlé de toi Dans les motels du monde entier Devant l'inconnu sur sa croix Mes bouteilles sont toutes bues Et je n'ai plus aucune raison De finir noyé et vaincu Comme mes plus anciennes illusions J'ai gardé tes reproches, ils dégoulinent sur ma figure De ma bouche ils se rapprochent comme pour baiser une rature Mais au fond de mes poches, il reste un peu de ta verdure Je garde bien scellée notre folle envie de marmots Je les entends même se chamailler à travers le rideau Je ne suis pas devenu taré, non juste à fleur de mots J'ai même conservé tes larmes pour espérer les faire sécher Mettre un terme à ce drame de t'avoir tant fait pleurer J'ai gardé cette flamme si joliment allumée Mais toi je peux t'oublier Parce que les dimanches ne me font plus peur Si le monde les passe à se reposer Chez moi ils fanent mes fleurs Je me suis vidé à t'écrire Mille et un bouquets de chansons Aujourd'hui il me faut les offrir A bien d'autres prénoms Toi je peux t'oublier Parce que j'ai assez parlé de toi Dans les motels du monde entier Devant l'inconnu sur sa croix Mes bouteilles sont toutes bues Et je n'ai plus aucune raison De finir noyé et vaincu Comme mes plus anciennes illusions Toi je peux t'oublier Parce que les dimanches ne me font plus peur Si le monde les passe à se reposer Chez moi ils fanent mes fleurs Je me suis vidé à t'écrire Mille et un bouquets de chansons Aujourd'hui il me faut les offrir A bien d'autres prénoms Toi je peux t'oublier Parce que tu as refait ton chemin Tu n'as même pas eu à chercher Il était juste là sous tes mains Pour moi ce fût plus dur Si j'en ai croisé des conquêtes Aucune je te l'assure Ne t'a fait sortir de ma tête