Les cendres de ma plume s'effritent avec le temps Dans sa fraîcheur posthume, balayée par le vent Elle n'attend qu'une histoire pour accoucher de mots Plus l'aube se fait tard, moins l'encre se fait tôt Une phrase ponctuée après quelques nuits blanches Aussitôt raturée lorsqu'un soir je m'épanche Auprès d'une nouvelle qui passait près de moi Elle s'appelle éphémère mais j'écris de ses doigts Hallelujah Sur ma page blanchie par ce trop long silence Le givre y a fait son nid en niant l'évidence Mais lorsqu'une goutte tombe C'est une phrase qui prend vie Mes doutes chassent leurs ombres Et je la vois qui grandit Hallelujah Au passage d'une bouche le désert se replie De ses mains elle repousse mes idées évanouies Rendez-moi cette plume que j'avais déposée Si la pointe se consume, elle n'a pas trépassé La neige ne dure jamais, elle fond quand vient l'été Mon été c'est l'amour mais lui aussi s'est barré C'est après lui que je courre pour le mettre sur papier Il ne sort jamais le jour, je n'ai plus qu'à veiller Oubliées les syntaxes, oubliés les tourments Ma mine elle, reste intacte au contact du néant Mais vers quel horizon ont bien pu s'envoler Les rimes de leur prénom, y'en a-t-il un pour m'aider? Mais je sens que ça revient, ça monte et puis ça court Et ce n'est pas un chagrin qui inspire cet instant court Il s'en ira trop loin mais au moins j'aurai pu Mettre un terme à ce rien avant qu'il ne soit plus. Hallelujah