Il cherche du regard Les regards des maudits Qui sont hommes comme lui Mais n'osent plus le voir Elle casse sa bouteille Aux pieds des têtes hautes D'une foule en sommeil Qui ne cache plus sa faute J'entends, j'entends, le temps des oubliés Invisibles, intouchables Ils s'exilent, sans être coupables Ils ne laissent derrière eux ni maison ni tombeau Seul dans leurs yeux le feu qui embrase les flambeaux J'entends, j'entends, le temps des oubliés Ils traversent les plaines Comme deux âmes grises Ils occupent la scène Où la mort n'a plus prise Et sa main dans la sienne Ils courent à en crever En attendant que vienne Le temps des oubliés J'entends, j'entends, le temps des oubliés