Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Y'a des filles de nuit qu'attendent le jour en vendant du plaisir Y'a des ivrognes qui s'épanchent au bar Qui glissent lent'ment le long du comptoir Par terre Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs Le patron a un flingue pour l'ingénu qu'en voudrait à la tirelire Dans les chiottes les mots gravés sur les murs Parlent de sexes géants d'amour et d'ordures Ensemble Ici chacun douc'ment oublie l'ombre D'une vie passée d'une femme de décombres Dans ce cliché funèbre on cherche l'oubli D'un parfum d'une voix On éteint l'impact encore brûlant De lèvres entrouvertes humides et douces Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Certains soirs tout à coup dans un coin on s'arrête de rire Et quand brusquement les lames sortent Tout l'monde dégage se jette sur la porte En verre Dans la salle du bar tabac de la Rue des Martyrs Y'a des seringues vidées goulûment Dans des bras sans av'nir Ici la dope c'est à la poignée Les p'tites cuillères servent que rarement Pour le café Ici chacun doucement oublie l'ombre D'une vie passée d'une femme de décombres Dans ce cliché funèbre on cherche l'oubli D'un parfum d'une voix On éteint l'impact encore brûlant De lèvres entrouvertes humides et douces Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Y'a des vieux gars tatoués partout qui racontent leurs souvenirs Y'a des voyageurs tristes pardessus et valises Y'a des bookmakers qui ramassent les mises La nuit Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs On peut tout acheter tout vendre le meilleur et le pire Une vieille clocharde la gueule défoncée Rentre avec sa poussette et se met à gueuler À boire Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Dans la salle du bar-tabac de la Rue des Martyrs Dans la salle du bar-tabac