On avance, on se perd Dans les rues de nos rêves, Chacun dans sa misère Contre le temps, les vices et la fatalité. Si proche de l'éternel, Mais dix ans en arrière, Si loin du vide, au fond de nos corps empilés sur les quais de l'histoire, Mais quelle histoire. On a vu nos vêtements changer De couleurs au gré des hivers Qui ne laissent de place qu'à la pluie, Sous les nuages de nos enfers. Détruits, enfermés de jour comme de nuit, à l'agonie mais dans la tradition De l'apathie dans nos quartiers au nom Des écrasantes lois d'une minorité. Amnésiques mais sincères Du mal qu'on s'est bien fait, Bien avant qu'on s'enterre Sous les gravats d'une ville Qu'on rêvait éclairée Qu'on rêvait éclairée Qu'on rêvait éclairée.