Tu cries jusqu'à ce que tes pulsions soient assouvies Puis adouci tu t'assoupis dans les bras de tes parents Dont les paupières sont alourdies Et qui sourient en écoutant ton gazouillis Perdu dans une forêt de mots tu babilles Mis bout à bout ces mots se mettent à danser la chenille Le papillon virevolte enfin tu t'exprimes Tes émotions sont nues tes phrases les habillent Les mots cognent et sonnent dans ta tête Tu voudrais les laisser s'envoler Tes sentiments résonnent à tue-tête Tu ne sais pas comment les dévoiler Les mots cognent et sonnent dans ta tête Tu voudrais les laisser s'envoler Pensées rebelles, émotions secrètes Tu ne sais pas comment les dévoiler Tu t'enfermes dans les formes, tu t'affirmes Tu gamberges avant de parler t'es fragile Tu te vantes, tu te vends, Tu te défonces, tu t'effondres ou te défends Mais dans le fond tu ne fais que brasser du vent T'as rencontré cette princesse lors d'un séminaire Tu voudrais lui dire "je t'aime" mais tu tergiverses Sa voix agit sur toi comme une bouillotte en plein hiver Ton blabla ne traduit pas ce qui se cache sous ton épiderme Les mots cognent et sonnent dans ta tête Tu voudrais les laisser s'envoler Tes sentiments résonnent à tue-tête Tu ne sais pas comment les dévoiler Les mots cognent et sonnent dans ta tête Tu voudrais les laisser s'envoler Pensées rebelles, émotions secrètes Tu ne sais pas comment les dévoiler Le disque dur est plein, ta mémoire fuit Les mots s'emmêlent, s'éparpillent et tu t'ennuies Les jeunes gens utilisent un argot qui t'échappe Tu les écoutes remodeler ta langue assis dans des parcs Tu ressasses le passé, tu t'y agrippes Tu lègues au monde des expressions migratrices Tes descendants pourront en savourer l'écho Tu balbuties mais choisis bien ton dernier mot