Kishore Kumar Hits

Fauve - Azulejos - Live 2015 lyrics

Artist: Fauve

album: 150.900


Encore le même matin
Encore le même réveil
Seul dans les draps sales, putain
Dans les draps sales de mon sommeil
Encore rêvé d'mes dents qui tombent
Cette fois-ci, y avait aussi des morceaux d'ongles
Du sang aussi
L'autre fois j'ai vomi du verre pilé
Je finirai par me les limer
Mais plus tard, plus tard
Pour l'instant je tâte ces dents, désunies par le tabac
Du bout de ces doigts jaunis par le tabac
Je sens cette haleine vieillie par le tabac
Sortie par ces lèvres qui veulent plus rien avaler
Ou seulement deux, trois fièvres
Des canettes ou des pots délavés
Dans ces nuits, en chien de fusil
Quand mes os apparaissent translucides
Et quand mon cœur tape et perce
Limpide, limpide, contre ma peau
Contre ma peau

Encore les mêmes larmes
Et moi je me surprends
À les faire tomber sur la cigarette qui crame
Je passe mon temps à pleurer n'importe quand
Pleurer dans mon lit, pleurer sur les chiottes
Pleurer sous la douche
Mais surtout pas devant les autres, non
Ce serait être salaud
Et puis, et puis, y a que les écrivains qui savent rendre ça beau
Tout ce que je peux faire
C'est passer la journée à brûler comme une braise
À brûler comme une braise
Le cul vissé sur ma chaise, à faire
Ces minables sourires qui puent l'encens
Ces sourires jaunes d'arnaqueur, avec toujours ces dents et ces lèvres sans couleurs
Et cette langue si sèche collée contre mon palais
Collée contre mon palais
J'arrive à peine à sortir des râles
Je préfère encore tordre mon visage pâle
Me racler la gorge et déglutir dans la grille de l'évier mes crachats noirs, mes soupirs
Et puis me regarder dans la glace
Me tâter la gueule, me tâter les gencives
Je voudrais me casser la gueule, me casser les gencives
Pour secouer, secouer le sac à geindre que je suis

Si ça s'évapore pour rejoindre le néant
Si ça devient tout, si ça devient doux
C'est le temps, le temps seul qui finit par le dire
Une relation, c'est un potentiel
Laissé à l'avenir
Mais pour moi, le ciel s'est posé comme un couvercle
D'un simple geste, elle a refermé le cercle
Et tout ce qui me reste c'est un empire de vent et de poussière
Où l'on ne sait pas rire
Où l'on ne connait que la pierre
Mais pourquoi est-ce qu'il faudrait encore que je saigne
J'me sens déjà suffisamment vidé
Il a fallu qu'elle se souvienne qu'elle ne m'aime plus
Le seul désir qu'elle m'a laissé
C'est dormir avec mon frère

Tout ira bien
La douleur vient, la douleur passe
On y arrive, même les déchets remontent à la surface
On se rend compte que la souffrance vaut toujours mieux que la mort
C'est moins définitif aussi
Et moi j'ai pas envie, j'ai pas envie, j'ai pas envie
J'ai pas envie qu'on trace encore le périmètre de ma vie
Il me reste encore quelques kilomètres et quelques envies
J'peux encore m'en aller, rouler loin dans les fumées
Jusqu'à ce que la voûte devienne bleue
Et j'peux encore choper des croûtes, me brûler les yeux
À regarder le soleil décliner
À regarder le soleil décliner
Peut être, peut-être que tu le trouves moche
C'est vrai qu'on y trouve que de la cendre, que de la roche
N'empêche qu'il m'reste encore mon empire de vent et poussière qui n'est pas à vendre
J'y suis roi et j'y dors et j'y suis tellement fier
Le cul posé dans le froid sur mon trône de pierre
Même que j'm'y balade encore
Libre, libre et la bite à l'air
Même que j'm'y balade encore, encore, encore
Libre et la bite en l'air

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