Sortez les bouteilles et les verres, les cigarettes et les briquets
Sortez les stylos et les carnets
Allumez les bougies et réveillez les esprits, faites chauffer les machines
Montez les basses, dégueulez les kicks
Faites claquer les snares, la nuit va être longue vieux frère
Vieux frères, ce soir encore j'vous appelle en renfort
L'heure est à nouveau venu d'tremper des torchons dans la paraffine
Et d'descendre au fond d'la mine
De faire ce truc qu'on a appris à faire au fil des ans
Depuis tout c'temps qu'on roule ensemble
Braconner les mots juste pour avancer
Tout mettre à nu avant d'coucher c'qu'on a sur l'cœur sur l'instru'
Nos quêtes, nos frustrations, nos rêves et not' vécu
Sans non-dits, sans compromis, sans jamais tendre not' cul, ni écarter les fesses
Bancale c'est pas grave, bancale c'est très bien
Mais tiens-moi à distance de mes désirs mesquins
J'sais qu'il faut mettre ça au placard, sinon c'est baisé
On peut pas s'branler, ni minorer, ni démonter, toujours construire et charbonner
Même si parfois, j'vois bien qu'c'est compliqué
On n'est pas encore tirer d'affaire, il reste du taf, il en reste à faire, beaucoup à faire
On s'doit d'aller au bout, au bout du tunnel avec toute not' hargne
Jusqu'à nous coucher comme des masses le matin venu pour rempiler dès l'réveil
Alors ce soir on va embrayer, mettre en marche le deuxième chantier
On s'reposera plus tard, t'en fais pas
On s'reposera quand on sera vieux, veux frère
♪
Aujourd'hui j'regarde en arrière, et j'me surprends à sourire
Tous ces souvenirs en si peu d'temps
Ça m'a fait comme une seconde naissance
À une époque, j'pensais qu'ma vie était derrière moi
Et si j'avais su tout c'qui m'attendait, tous ces moments, tout c'qu'on a construit
De rien et à bout d'bras
Et j'suis fier de ça, ça m'fait du bien
J'crois qu'j'suis plus heureux, moins amer, moins en colère qu'avant
Plus apaisé aussi, j'espère
Moi qui était bon à pas grand chose en tout cas dans ma tête
J'ai récupéré d'ma dignité
Au passage j'espère en avoir fait profiter les miens autant qu'j'pouvais
Mais c'est pas fini, rien n'est gagné
On est peut-être à l'abri pour l'instant mais faut rester vigilant
Et puis on a pas encore tout dit, parce qu'on a pas encore tout vu
Il en reste dans l'éponge, il en reste dans nos casiers, il en reste sur notre route
On n'a pas encore été au bout d'l'histoire, au bout d'nous même, au bout des autres
Au bout du monde, loin d'là
Et on s'arrêtera pas, on s'arrêtera pas tant qu'ce sera pas fait
On a c"privilège, cette torche qu'on peut tremper dans la paraffine
Et on va continuer à descendre au fond d'la mine pour creuser
Creuser jusqu'à la sortie
On a passé tant d'années à attendre, à chercher dans l'noir comme des galériens
À marcher sans savoir où aller, à s'faire du mal pour rien
Hors de question d'flancher ou d'revenir en arrière
Je sais qu'je peux compter sur toi, vieux frère
Combien d'étés, de levers, de bohèmes
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes
On en aura par centaines, par milliers
On en aura des amours, des baisers
Combien d'étés, de levers, de bohèmes
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes
On en aura par centaines, par milliers
On en aura des amours, des baisers
♪
Combien d'étés, de levers, de bohèmes
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes
On en aura par centaines, par milliers
On en aura des amours, des baisers
Combien d'étés, de levers, de bohèmes
Combien d'orages, de crises, de chrysanthèmes
On en aura par centaines, par milliers
On en aura des amours, des baisers
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