Le temps, petit Simon, où tu m'arrivais à la taille Ça me semble encore tout à l'heure mais déjà, tu m'arrives au cœur Pour toi commence la bataille Le temps, petit Simon, que je te fasse un peu l'école Me semble venir aujourd'hui, redonne-moi de cet alcool Que je te parle de la vie Tu verras Les amis ne meurent pas Les enfants ne vous quittent pas Les femmes ne s'en vont pas Tu verras On rit bien sur la Terre Malbrough ne s'en va plus en guerre Il a fait la dernière Tu verras Et puis, petit Simon, chez nous, personne ne vieillit Nous sommes là et ne crois pas que nous partirons d'aujourd'hui Pour habiter dans autrefois L'amour, c'est tous les jours qu'on le rencontre dans la vie Et rien ne passe et rien ne casse, redonne-moi de l'eau-de-vie À peine, à peine, voilà, merci Tu verras Les amis ne meurent pas Les enfants ne vous quittent pas Les femmes ne s'en vont pas Tu verras On rit bien sur la terre Malbrough ne s'en va plus en guerre Il a fait la dernière Tu verras Les femmes infidèles on les voit dans les aquarelles Elles vous querellent sous les ombrelles dans la vie, ce n'sont pas les mêmes Elles nous aiment, elles nous aiment Un homme, petit Simon, ce n'est jamais comme un navire Qu'on abandonne quand il chavire et tout le monde quitte le bord Les femmes et les enfants d'abord Tu verras Les maisons ne meurent pas Les idées ne vous quittent pas Le cœur ne s'en va pas Tu verras Tu va suivre en beauté Les chemins de la liberté Tu vivras, tu verras Comme moi Le temps, petit Simon, où tu m'arrivais à la taille Ça me semble encore tout à l'heure mais déjà, tu m'arrives au cœur Pour toi commence la bataille Alors, petit garçon, moi qui t'aimais, toi qui m'aimais Souviens-toi que ton père avait une sainte horreur du mensonge Une sainte horreur du mensonge