Joue pas avec mes nerfs J'ai un flip de travers Une arête dans l' gosier J' peux plus respirer Plein de trucs me sidèrent J'ai beau dire, j'ai beau faire Parfois je me réveille Et je m' dis "Pour quoi faire?" Le vieux monde s'essouffle Il court après sa queue Il pédale dans l' yaourt Se noie dans la choucroute Le Shah se fait chasser Il part en pleurnichant Avec des milliards Ramassés dans le sang On aurait dû le pendre À un croc de boucher Le Shah se fait virer Par un vieux puritain Sorti du Moyen-Âge Lançant des anathèmes Planqué près de Paris Et le bon peuple l'aime Le rêve communiste Pourrit dans les goulags Le rêve d'Israël Est mort dans la haine Des jeunes gens par milliers Se tournent vers le chimique Le rêve hypodermique Nous kidnappe les meilleurs Joue pas avec mes nerfs J'ai un flip de travers Une arête dans l' gosier J' peux plus respirer Plein de trucs me sidèrent J'ai beau dire, j'ai beau faire Parfois je me réveille Et je m' dis "Pour quoi faire?" Je regarde ébahi La grosse face bouffie D'un de nos dirigeants Qui remplit tout l'écran On dit qu'à quarante ans Un visage dit tout Ce que j' vois sur le sien Me donne des boutons Il est content de lui Tout va bien, c'est la joie Ceux qui grognent, ceux qui rognent Sont des mauvais esprits À l'Est rien de nouveau Les villes de Lorraine Deviennent villes mortes Pourrissant de colère Les cheminées qui fument Passent au rang des souvenirs Les chômeurs désœuvrés Vont parfois s' balader Devant les grilles fermées À l'ombre des terrils Les milliards sont partis Là où c'est beaucoup plus rentable Joue pas avec mes nerfs J'ai un flip de travers Une arête dans l' gosier J' peux plus respirer Plein de trucs me sidèrent J'ai beau dire, j'ai beau faire Parfois je me réveille Et je m' dis "Pour quoi faire?" Je regarde une photo Du ghetto d' Varsovie Un p'tit môme en casquette Lève les bras bien haut Derrière lui, un nazi Satisfait, sûr de lui Lui braque dans le dos Son flingue indifférent Le visage de l'enfant C'est la terreur du monde L'innocence violée L'humanité bafouée La gueule du pourri C'est l'abus du pouvoir L'éternelle saloperie Tout pouvoir est maudit J' pourrais être l'enfant J' pourrais être le nazi Quel est le dieu vicieux Bien planqué dans les cieux Qui décide de tout ça? Qu'on lui tire la barbe Qu'on lui crève les yeux Qu'on le balance au néant! Joue pas avec mes nerfs J'ai un flip de travers Une arête dans l' gosier J' peux plus respirer Plein de trucs me sidèrent J'ai beau dire, j'ai beau faire Parfois je me réveille Et je m' dis "Pour quoi faire?" Un jour, ça prévient pas On se réveille vieux On se réveille vide Des rides autour des yeux Des sanglots plein la gorge Qui pèsent comme des pierres Un jour, ça prévient pas On se retrouve seul Les amours sont parties On n'a pas su aimer On en voulait plusieurs On n'en a plus aucune Il faut n'en aimer qu'une Et choisir ou partir On a l'amour bizarre On sait pas l'exprimer Les voisins s' font la guerre Et ne se parlent pas Au sous-sol, c'est l' négro Au premier, c'est l' catho Au second, c'est l' coco Au troisième, c'est l' P.R Au dernier, c'est l' pédé On est tous à enfermer Y a toujours des malsains Quelles que soient les époques Pour se dire "Nom d'un chien Qu'est-ce que c'est c'te galère?" Y a toujours un malin Pour ramener sa gueule Pour penser, pour chanter Que tout le désespère Que vraiment ça va mal Que c'est l'époque charnière Qu'après ça rien n' va plus Que personne n'en peut plus Pourtant ça continue C'est ça qu'est fantastique Ça fait des millénaires Qu'on respire le même air Qu'on se tire dessus Comme des élastiques Que ça naît, que ça meurt Que ça crie de douleur Et nous là dedans on vit On s' salue, on sourit On n'est pas des bestiaux Non, le monde est vraiment beau {Au Refrain, ad lib}