Samedi soir, ça se bouscule, la nuit s'allume dans la capitale La lumière réverbère les visages dans la chaussée sale Les néons rendent fluo les reflets de leur fond de teint Poupées de cire montent le son quand elles montent dans le train Chantent à tue-tête malgré les têtes qui se retournent Plus fières et plus fortes quand elles s'agrippent par les coudes Elles resserrent le rang pour mieux affronter les regards Une chaîne humaine maquillée formée de six maillons criards Toute la rame en rage contre ces belles dérangées S'il leur arrive des déboires, elles l'auront bien cherché Regarde les défiler comme des chars dans le métro morne Calées sur le pas des copines comme un métronome De jolies personnes, en amas qui zonent Princesses que personne ne vient chercher quand minuit sonne De jolies personnes laissent aller ce soir Elles ont arrêté leurs montres pour rentrer plus tard De jolies personnes brillent dans le noir Se défoncent sur la piste, elles sont vues sans le voir Ce soir toutes ensemble contre le reste du monde Elles ont repeint leurs jambes en noir avec leurs collants en nylon Boivent à même une bouteille qu'elles font danser de bouche en bouche La marque du goulot sur les lèvres rouges Qu'elles retouchent dans les toilettes de la boite bondée Où elles débarquent en bande au bar des cartes bleues vidées Les épaules se détendent, elles dansent en cercle, des pointillés qui s'espacent Pivotent tour à tour vers des ombres pour leur faire face Elles ont paré leur corps comme l'on décore un appart Pour héberger celui avec qui elles feront bande à part Ce soir, la ville regorge non pas de princes hypothétiques Mais de cœurs hypothéqués par des sentiments pathétiques Pour de jolies personnes, en amas qui zonent Princesses que personne ne vient chercher quand minuit sonne De jolies personnes laissent aller ce soir Elles ont arrêté leurs montres pour rentrer plus tard De jolies personnes brillent dans le noir Se défoncent sur la piste, elles sont vues sans le voir Les ombres ont la voix grave et les mains qui se promènent Des regards qui entravent les jolis corps qui se démènent Certaines esquivent, remettent les mains à leurs places D'autres les laissent aller venir comme des essuie-glaces Toujours les mêmes qui aiment se faire des cavaliers seuls Avec qui disparaître de ces soirées en sous-sol Toujours les mêmes qui restent alors ça se disperse dans le parterre La fête se disloque mais elles feront bloc jusqu'au vestiaire Dehors, la nuit s'éteint dans la capitale Elles ignorent les sifflements de quelques derniers mâles Postées sur talon aiguille comme sentinelle sur mirador A l'affût de prédateurs potentiels dans les angles mort VTC commandé, on attend La tête fait des loopings, la lumière du matin s'étend et brûle les pupilles La fête a effacé les reflets de leur fond de teint Elles s'endorment le front contre la vitre en se tenant la main De jolies personnes laissent aller ce soir Elles ont arrêté leurs montres pour rentrer plus tard De jolies personnes brillent dans le noir Se défoncent sur la piste, elles sont vues sans le voir