Ce hall de gare pavoisé, de rouges à lèvres et de hasards Où bat le cœur des banlieusards plein de sanglots et de baisers N'aura jamais su me griser Ce hall de gare pavoisé, de solitudes à plein tarif Et de marques d'apéritifs et de bonheurs synthétisés Je m'en suis désapprivoisés Prenez ma nouvelle adresse Je vis dans le vent sucré des îles nacrées Et à ma nouvelle adresse Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs Et ce boulot qui m'usait tant, qui me laissait tant épuiser Devant ma machine à fraiser que j'en suais l'eau et le sang N'aura jamais su me griser Et de ce patron si charmant et du banquet de fin d'année Et des médailles arrosées, et de mes copains militants Je m'en suis désapprivoisés Prenez ma nouvelle adresse Je vis dans le vent sucré des îles nacrées Et à ma nouvelle adresse Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs Les fins d'mois, les repas bâclés, devant le match à la télé Les infos chloroformisées et les pubs de mousse à raser N'auront jamais su me griser De cet air de robot content, de cette course avec le temps De ces amours en pointillés qui mourraient avant d'être nées Je m'en suis désapprivoisés Prenez ma nouvelle adresse Je vis dans le vent sucré des îles nacrées Et à ma nouvelle adresse Une fille s'amuse à rire de mes souvenirs Oui mes amis, j'ai largué tout, pour l'archipel des Tuamotu Où quel que soit le cours du franc, on offre son poisson vivant Pour une poignée de riz blanc Mon copain Jacques a mis les bouts, toutes voiles dehors et vent debout Il chante dans les Alizés quelques chansons dont le succès N'aura jamais su le griser Prenez sa nouvelle adresse Il vit dans le vent sucré des îles nacrées Et à sa nouvelle adresse Une fille s'amuse à rire de ses souvenirs