J'me sens plus solitaire Que l'homme des bois Robinson d'un hiver sans feu sans joie Plus de neige en décembre Plus de jeux dans la chambre On ne fait que descendre, que descendre, que descendre Que descendre plus bas Ce n'est pas un secret Mais ça n'se dit pas Le mensonge établi devient la loi On sait tout sans apprendre On veut tout sans attendre On ne fait que descendre, que descendre, que descendre Que descendre plus bas Faudrait qu'on nous oublie Qu'on gère plus notre vie Qui ne vaut plus rien On ne demande rien Qu'un peu de vrai Du travail pour nos mains, exister Faudrait qu'on nous laisse tranquille Sur notre petite bulle fragile Tous ces bienfaits, c'est bien trop cher payé Ces p'tits conforts, ces vrais faux décors Toutes ces p'tites morts A coup de temps forts Trop fort pour s'aimer Trop fort pour rêver. Il y a trop d'affaires Trop d'hommes de loi Et celui qui espère, n'est qu'un appât On nous offre des cendres Des cordes pour se pendre On ne peut que descendre, que descendre, que descendre Que descendre plus bas Faudrait vivre autrement Faudrait vivre maintenant Réapprendre l'instant Gouter le temps Et s'inscrire au présent Comme avant On voudrait de la lumière Sans peur du nucléaire Des forêts, des rivières De l'eau, de l'air Sans mercure, sans poussières Faudrait qu'on nous laisse tranquille Dans nos jardins, dans nos îles Sans raison, sans mobile Mais se sentir utile Mais faudrait qu'on nous oublie