La fleur que tu m'avais jetée Dans ma prison, m'était restée Flétrie et sèche, cette fleur Gardait toujours sa douce odeur Et pendant des heures entières Sur mes yeux, fermant mes paupières De cette odeur je m'enivrais Et dans la nuit je te voyais Je me prenais à te maudire À te détester, à me dire Pourquoi faut-il que le destin L'ait mise là sur mon chemin Je m'accusais de blasphème Et je ne sentais rien moi-même Je ne sentais qu'un seul désir Un seul désir, un seul espoir Te revoir, ô Carmen, oui, te revoir Car tu n'avais eu qu'à paraître Qu'à jeter un regard sur moi Pour t'emparais de tout mon être Ô ma Carmen J'étais une chose à toi Carmen, je t'aime