Sa silhouette apparaît En haut de la falaise Aux heures de ciel de braise Le long de l'océan Il trace son sillon comme un vieux condamné Il ne dit pas de mots, tout devient sa pensée Quand il pleure, c'est l'averse Quand il rit, c'est les fleurs Il dit que chaque jour il change deux fois de monde C'est sa forme d'amour Son cœur s'enivre encore du simple fait de vivre Et son œil s'émerveille de l'aube qui arrive Rien qui mérite qu'on s'y arrête Et l'homme dont les bras sont des branches Lorsqu'il retrousse ses manches S'élève alors à l'horizon la cinquième saison La cinquième saison Il dit que sous le soc de sa charrue il sent Que le sol est plus sec les cailloux plus cassants Est-ce que c'est le bitume Sur la peau de la terre Des plaques d'amertume Ou des gouttes de sang Il pense qu'elle pleure en silence Il montre l'océan Il dit qu'il y a peut-être Une erreur à vouloir toujours plus de paraître Puis il repart imperturbablement Il dit ça fait du bien d'avoir vu un vivant Ça lui arrive moins qu'avant Et l'homme dont les bras sont des branches Lorsqu'il retrousse ses manches Le laid se cache La mort se couche La mer se penche Les pôles se touchent Et monte alors à l'horizon La cinquième saison La cinquième saison