Il vivait Valparaiso le coeur chargé d'un lourd secret Le monde était un brasero dont Valparaiso le tirait Tant de lumières et de couleurs et tant de beautés délabrées Déplaçaient les poids que son coeur ne parvenait plus à lever Sur les hauteurs de Valparaiso par une journée dégagée Elle observait les grues charger le ventre affamé des bateaux Elle regardait la vie passer ou répertoriait les couleurs Jamais déçue jamais lassée le coeur chargé comme un tankeur Dans le restaurant Sinzano ils s'étaient donnés rendez-vous Une vieille dame chantait "Solo tu" tout en reprisant son tricot Il causait là d'après tout sauf bien sûr de ce qui comptait C'était se voir qui importait c'était entendre "Solo tu" "Solo tu" Il ne savait pas qu'elle savait et lui était bien obligé De ne pas chercher à confier ce qu'avait Aline oublié Un jour pour faire comme chacun fait Il parla d'amour mais trop tôt Elle lui dit je sais ton secret et il se leva sans un mot Oh comme c'est beau Valparaiso Ces couleurs, ce délabrement Ce pédalo, ces garnements La femme qui chante ses amours Un secret la ville le prend Et regarde sous son manteau (?) Fais de même à Valparaiso