Il se demande s'il a oublié comment on nage Il espère peut-être avant de se jeter Dans les eaux Noires et bleues et striées et sages De rubans mous couleur de lait. Evidemment il se souvient de l'odeur Particulière des matins de Noël glacés, Des mandarines épluchées et du café Déjà synonyme de théâtre raté, des Sièges de long voyage dans une Renault 6 Et des miettes, ou en Alpha Romeo on chante Par coeur les K7 Se souvient alors de l'oreiller oublié, bien sûr aussi, Son frère et leurs premières escapades intimes, Des aurores violentes aux rires des filles faciles, Des lendemains compliqués aux obligations tuantes, Au plaisir de toutes les accomplir, A la joie sans doute De pouvoir toujours y revenir: De la vie des autres Premières droites qui volent et les mâchoires Qui lâchent... Et ça tape, ça tape, ça tape Tout le monde rigole et on s'attache... On s'attrape, on s'attrape, on s'attrape Des culottes plein la bouche et les premiers Lâches qui partent, partent, partent... Il en tient une couche mais de la boue Il s'arrache et il tape et il tape et il tape... Sous une tente une anglaise l'attrape et le déniaise Puis viennent les connasses et là il ne s'intéresse plus Ils n'ont plus rien à se dire c'est tout, La vue d'un sourire l'étouffe. Alors avant de tomber évidemment, il se Souvient encore: Tout est beau, on s'en doutera... Et il se demande comment sera son cri L'ultime haleine sera-t-elle sèche de peur? Pour l'instant il craint dans tous ses plis Autant mourir avec panache et dans la joie Puisque c'est la dernière fois à ce que je sache Dans quel état t'as laissé ta niche? Arrête de sourire, t'es pas riche C'est dimanche, tu te maquilles un peu... Tu déranges mais tu es reponsable de tout ça, Un peu...