Là dans le matin immobile, depuis des mois Une vie devant, tes yeux défilent mais tu n'en bougeras pas Dans un uniforme, mécanique comme une poupée, tu restes là Plus rien ne bouge, plus rien ne file Depuis longtemps, longtemps déjà Le traffic devant tes yeux défile Mais n'existe pas, n'existe pas Je vois le soleil qui se dessine Comme un fantôme, sans vie sans voix Une ombre écrasée qui prend racine Et quelques ébats sur tes pas Rincer les rêves impassibles Et pourtant plus personne n'y croit Personne n'y croit, plus personne n'y croit Et sous le soleil qui scintille, de plus en plus chaud Tu restes là Et bientôt tu perds l'équilibre Puis tu t'écrases de haut en bas Comme un sommeil invisible Comme le monde, tu sais Tu ne te relèveras pas, tu ne te relèveras pas J'aurais voulu te voir Encore une fois, j'aurais voulu te voir Mais comme dans ce pays-là, tu ne te relèveras pas Tu ne te relèveras pas Ne reste pas Comme un soldat de bois Tu rougis, tu regardes devant toi Comme une poupée de bois Tu rougis, tu souris, pour rien devant toi Comme un soldat, pour moi Tu danses et tu penses, et tu penses à quoi? Comme un soldat en bois Tu danses, et tu penses, et tu penses à quoi?