Adieu, cher camarade, adieu, faut se quitter Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller En arrivant à bord, en montant la coupée Devant l'officier de quart il faudra se présenter Faudra se présenter Coup de sifflet du maître poste d'appareillage Autour du cabestan se range l'équipage Un jeune quartier-maître, sa garcette à la main Aux ordres d'un second maître nous astique les reins Nous astique les reins Ah, qu'elle est triste et dure la vie de matelot On mange des gourganes, on ne boit que de l'eau On couche sur la dure, sur de vieux lits de camp On fait triste figure quand on n'a pas d'argent Quand on n'a pas d'argent Jours de fête et dimanches, il nous faut travailler Comme les bêtes de somme qui sont chez nos fermiers Un jeune quartier-maître nous dit "dépêchez-vous" Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous Sont plus heureux que nous ♪ Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants Bourlinguant tout là-bas, à bord des bâtiments Ah, soyez-leur fidèles, gardez bien votre cœur À ces marins modèles qui ont tant de malheur Qui ont tant de malheur Et toi, ma pauvre mère, qu'as-tu fait de ton fils Marin, c'est la misère, marin, c'est trop souffrir J'ai encore un petit frère, qui dort dans son berceau Je t'en supplie, ma mère, n'en fais pas un matelot N'en fais pas un matelot Et si je me marie et que j'ai des enfants Je leur casserai un membre avant qu'ils ne soient grands Je ferai mon possible pour leur gagner du pain Le restant de ma vie, pour qu'ils soyent pas marins Pour qu'ils soyent pas marins