Il déambule dans la ville Armé d'un os de gigot. De ses mains il est habile C'est le forgeur de tempos. "Moi, le rythme" affirme-t-il En frappant sur un cageot "C'est pas la question d'être agile Mais je l'ai vraiment dans la peau." Il tamponne tout ce qui résonne Tout ce qui passe à sa portée. Il cogne et sonne sans vergogne Il jette en l'air, il fait tomber. "Moi" comme il dit "moi, la musique Je la fais sans philharmonique. Armé de mon os de gigot Je suis le forgeur de tempos." Il fait de la musique, il fait de la musique Il fait de la musique avec n'importe quoi... De temps en temps, dans une grotte Ou dans un sous-sol de banlieue Il convoque une paire de potes En vue d'un boeuf monstrueux. À ce colloque diabolique Accourent de drôles d'oiseaux Equipés de broc et de bric Munis d'étranges afflûtiaux. Ils font de la musique, ils font de la musique Ils font de la musique avec n'importe quoi... Mais les nuits de pleine lune L'homme de chant montre les dents. Il quitte le béton, le bitume Pour faire le fol dans les champs. Un hibou se met au biniou L'hippopotame au tam-tam. Le caribou joue du tatou Le tatou, lui, fait du ramdam. La pie pipeaute du pipeau "Pipeau pipeau" répond l'écho. C'est la fête dans les clairières On chante, on remue son derrière. De l'énorme au minuscule C'est le rendez-vous des sauniers. On sautille, on tintinnabule C'est la kermesse aux éclatés. Ils font de la musique, ils font de la musique Ils font de la musique avec n'importe quoi... Ils font de la musique, ils font de la musique. Ils font de la musique, ils font de la musique Ils font de la musique avec n'importe quoi...