Les clandestins sont partis Sans un bruit sans escorte Ils ont brûlé les feuilles mortes Où l'impossible amour était écrit Ils ont dissimulé les cendres Au vent bizarre de la nuit Les clandestins ont suivi La rue des saules sombres Et je les ai vus se confondre À la rumeur du petit matin gris Et quand la fille se fit tendre La ville trembla dans son lit Les clandestins ont souri Où la ville s'achève Et sous l'arbre des amours brèves Ils se sont dévêtus de leur ennui Et ils ont mangé sans attendre Le fruit des Je t'aime interdits Les clandestins alors ont franchi Les lointaines frontières Et dormi tout au long des rivières Et bu jusqu'au dernier souffle de vie Pendant que l'on pouvait entendre Voler les corbeaux sous la pluie Les clandestins ont vieilli Se faisant à la fête Et désormais au cœur des jours Au cœur des nuits Les clandestins s'ennuient