Parfois je repasse par hasard Dans une ville où j'ai habité Mais c'est toujours dix ans trop tard Et je n'y suis qu'en étranger Les gens que j'aime et qui m'aimaient Ont tellement changé de vie Certains sont morts, d'autres partis Et je ne suis qu'un étranger Je retourne dans mon quartier J'y croise des gens, des regards Qui glissent sur moi sans me voir Regarde-t-on les étrangers? Derrière ma porte Derrière ma porte, il y a des rires, des cris d'enfants Et mes souvenirs ne pèsent rien contre le temps Derrière ma porte Il y a des rires, des cris d'enfants Et mes souvenirs ne pèsent rien contre le temps Il est des villes comme des phares Veillant au bord de ma mémoire Les yeux fermés, je sais par coeur Leurs bruits, leur fièvre, leurs couleurs Pourtant je ne reconnais plus La vieille rumeur de ma rue Le marchand de vin est fermé Et je ne suis qu'un étranger Derrière ma porte Derrière ma porte, il y a des rires, des cris d'enfants Et mes souvenirs ne pèsent rien contre le temps Derrière ma porte Il y a des rires, des cris d'enfants Et mes souvenirs ne pèsent rien contre le temps On gaspille son innocence À tant traîner les trains, les bars Et c'est ainsi que vient l'errance Ainsi que l'on se désempare Alors, je vais chanter ce soir Pour vos sourires, là, dans le noir Mais si l'on se croisait demain Qui viendrait me tendre la main? Ah, si l'on se croisait demain Qui viendrait me tendre la main?