Ça se passait à Manchester Ç'aurait pu se passer ailleurs Car tous les bars se ressemblent Comme des orphelinats Toute menue, au bout du comptoir Elle passait des journées entières Elle vidait des chopes de bière Couleur rimmel, couleur cafard Elle attendait un inconnu Elle attendait depuis toujours Ses yeux me criaient "Au secours" Couleur d'hier, couleurs perdue "Monsieur, si vous payez à boire Je me ferai douce et gentille Je danserai sur le comptoir Je r'deviendrai petite fille Je danserai sur le comptoir Monsieur, si vous payez à boire" Était-ce bien à Manchester? J'avoue que je n'm'en souviens plus Car tous les bars se ressemblent Comme des orphelinats Un vieil homme à la main coupée Voulait me raconter l'histoire D'un train en route dans la nuit Au coeur d'un vieux monde en folie Il parlait aussi d'une femme Un grand amour, un grand chagrin J'aurais pu faire semblant, au moins De m'intéresser à son train "Monsieur, si vous payez à boire Je parlerai de mon amour Comme je la serrais dans mes bras Car j'avais encore mes deux bras Faut-il danser sur le comptoir Monsieur, si vous payez à boire?" Je n'ai jamais revu Manchester Mais c'est partout la même histoire Car tous les bars se ressemblent Comme des orphelinats Moi qui ne suis qu'un voyageur Étranger dans son propre coeur J'aurais voulu pouvoir poser Quelques chansons sur vos blessures Car, si ma vie n'a pas changé Maintenant j'ai peur de croiser Les regards des gens dans les bars De peur d'y trouver des miroirs Les regards des gens dans les bars De peur d'y trouver des miroirs Messieurs, si vous payez à boire Je vous la r'chanterai, ma chanson Je vous jouerai de la guitare Tra la lala, la la la lala Je danserai sur le comptoir S'il faut danser sur le comptoir Messieurs, si vous payez à boire Monsieur, si vous payez à boire