Bourg de Batz debout sur les marais Le Croisic tout au bout du grand trait Sous ces veilleurs, les souvenirs m'attendent Et l'enfance en moi comme un matin Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Sur le grain de mes jours envolés Chemins de mer aux talus de rochers Entonnoirs de granit écorché Passaient nos jeux, passaient nos vies gourmandes Sur le clair sablier de Port-Lin Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Sur le grain de mes jours envolés La mer a fui l'auge de Saint-Goustan À l'orée des lents oiseaux distants Mon père, penché, ramassait des amandes Des fruits de nacre et des couteaux marins Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Sur le grain de mes jours envolés Sur son balcon allumé de bouquets Ma grand-mère qui regarde les quais Et les marées balançant des guirlandes De bateaux, beaux comme des ravins Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Sur le grain de mes jours envolés Des soirs dorés, des vieux cars fabuleux Le soleil dans le pare-brise bleu Citron brûlant, éblouissante offrande De l'été déjà sur le déclin Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Par-dessus le manteau d'Arlequin Où les oeillets se fendent Sous le sel de Saint-Gwénolé Tournez, tournez les ailes du moulin de Guérande Sur le grain de mes jours envolés Sur le grain de mes jours envolés