Elle repeint en bleu horizon Les volets gris de sa maison En écoutant par la fenêtre Une sonate de mozart, peut-être Il y a longtemps qu'elle n'écrit plus A tous ces gens qu'elle a connues Anniversaires, nouvelles années Elle n'a jamais téléphoné Lui dire je pense à toi souvent Elle me répondrait salument Et puis elle sifflerait son chien Elle s'en irait sur le chemin Ce n'est même pas Qu'elle s'habitue Ni qu'elle m'est portée Disparue C'est simplement que maintenant Seule sur le quai au bout du temps Elle n'y pense plus Vendredi c'est jour de marché Elle met un jean, prend un panier Et je crois la voir se pencher Sur l'étal du maraicher Elle s'étonne du prix des cerises Avec sa voix toujours exquise Depuis le temps qu'elle vit ici Je sais que tout le monde l'apprécie Elle a sa propre vérité Loin des feux de l'actualité Et je crois qu'elle s'en fout pas mal De lire mon nom dans un journal Ce n'est même pas Qu'elle s'habitue Ni qu'elle m'est portée Disparue C'est simplement que maintenant Seule sur le quai au bout du temps Elle n'y pense plus Elle n'y pense plus Elle n'y pense plus Elle m'a aimée à sa manière Elle ne regrette rien d'hier Ce n'est même pas de l'indifférence Je sais tellement tout ce qu'elle pense Et aujourd'hui Elle n'y pense plus C'est bien fini Elle n'y pense plus Elle n'y pense plus Elle n'y pense plus