En ce temps-là, Dans un village loin d'ici, Jeune soldat L'avait un peu peur pour sa vie. Drôle de bidasse! Qui avançait dans le Djebel. Il tremblait pour sa carcasse Devant le fusil des rebelles. Sur le quai d'une gare, Certains chantaient le déserteur A Saint-Lazare. Lui il avait l'esprit ailleurs, Il regardait Une femme et un petit garçon Qui ne comprenait pas Les mots de la chansons. Alors, il pose sur la table Une rose des sables Et il a le coeur lourd. Car tous ses souvenirs l'entrainent, Ses souvenirs l'enchaînent A ce Djebel Amour. Ca fait longtemps Qu'il est revenu d'Algérie, Y'a des moments Qui marquent à jamais une vie. Et quelques soirs, Quand il traine un peu au comptoir, Il peut pas s'empêcher D'raconter son histoire. Pour ses enfants C'est un mot qui ne veut rien dire, Pour ses parents C'est un bien cruel souvenir, Pou ses amis C'est une carte de combattant. Mais ça reste pour lui "Trente-six mois à vingt ans". Alors, il pose sur la table Une rose des sables Et il a le coeur lourd. Car tous ses souvenirs l'entrainent, Ses souvenirs l'enchaînent A ce Djebel Amour. C'est une fille Au bout d'un quai. Un pays qui s'en va, Un cadeau emporté. Ce n'est qu'une rose des sables Qu'il pose sur la table. Quand il a le coeur lourd. Et puis les souvenirs l'entrainent, Ses souvenirs l'enchaînent A ce Djebel Amour.