Je suis du temps que les coiffeurs Avaient des fauteuils de dentistes. On y passait des trois-quarts d'heur' Et la brillantin' de l'artiste Faisait nos crânes reluisants Comme guidons de bicyclette. C'était le temps, c'était le temps Que mon grand-père était athlète. Je suis du temps que les crémiers Portaient l'crayon derrière l'oreille, Et que coupant le Coulommiers Tout le quartier s'mettait en veille. Certain été, certaines gens Chuchotèr': Va falloir qu'ça pète... C'était le temps, c'était le temps Que mon grand-père était esthète. Ah! oui, mesdames, C'était le temps de la réclame, C'était le temps du télégramme, C'était le temps de la chanson. Ah! oui, madame, C'était le temps de votre flamme, C'était le temps d'après les drames Et l'invention du kilogramme... Je suis du temps que les bistros Avaient des zincs en bois de planches, Les mastroquets des tas d'tonneaux Sur la sciure en avalanche. Je suis du temps qu'les commerçants S'prenaient pas pour des gypaètes. C'était le temps, c'était le temps Que mon grand-père était poète. Ah! oui, mesdames, C'était le temps de la réclame, C'était le temps du télégramme, C'était le temps de la chanson. Ah! oui, madame, C'était le temps de votre flamme, C'était le temps d'après les drames Et l'invention du kilogramme... ... Ah! oui, mesdames, C'était le temps de la réclame, C'était le temps du télégramme, C'était le temps de la chanson. Ah! oui, madame, C'était le temps de votre flamme, C'était le temps d'après les drames Et l'invention du kilogramme...