Figaro-là, Figaro-ci Le seul coiffeur de notre ville N'était jamais jamais tranquille Figaro-là, Figaro-ci Dès le matin il était là Pour s'occuper de son négoce De ses ciseaux et de ses brosses Figaro-ci, Figaro-là Il parfumait, il manucurait Des tas de gens pressés Oh combien pressés! Et même il tondait Quand il le fallait Les chiens du quartier Ouais, il les tondait! Figaro-là, Figaro-ci Chacun lui chantait ses louanges Les dames disaient de lui "Quel ange" Sans savoir qu'avec tant de boulot Leur Figaro devenait dingo Oui... Un triste jour quelle infortune Oui... Alors qu'il était dans la lune Le surmenage Lui fit perdre la tête Il tondit les bouclettes D'un vieux chien vagabond En plein cirage Il tondit la soubrette Et à la sous-préfète Il rasa le menton Figaro-là, Figaro-ci À cause de cette erreur tragique Dut s'exiler pour l'Amérique Avec sa trousse et ses soucis Et pour payer sur le bateau Son voyage en quatrième classe Il doit couper toutes les tignasses Du capitaine aux matelots Quel sale turbin La peau du marin Ça sent le mazout Ouais, le mazout! Du soir au matin Pour gagner son pain Il les rase toutes En débarquant il inventa Des ch'veux bouclés pour messieurs chauves En teintes roses et teintes mauves Et grâce à ce p'tit truc peinard Il gagna des millions de dollars Oui mais Hélas Encore la poisse Au poker d'as Il bu la tasse Et maintenant, il est scalpeur Chez les incas!