Réveille-toi, belle endormie Tu es une ourse dans l'hiver Dormant au bois d'une autre vie Pour oublier toute misère Relève-toi de la battue Tu es un homme au fond du coeur Battant la terre dans la rue Où les chevaux vont sans douleur Relève-toi de ces années Puisque l'amant n'a pas d'odeur Deviens la voix sur l'oreiller Où nous irons coucher nos peurs Relève-toi avant la nuit Tu es la lune dans l'éther Comme une ronde inassouvie Un bout d'un souffle de Mahler Passe le temps perdant du poids À la minute dans tes bras Le beau du laid, le faux du pas Et l'eau du feu dans tous les draps Pour mille chutes, autant d'ébats Tombe l'amour comme un soldat Un coeur est lourd et maladroit S'il fait tambour de tous les bois Réveille-toi, belle endormie Dans le vacarme de nos ventres Le monde a mis sous ton nombril L'enfant qui en sera le centre Relève-toi comme une mère Dans la nature de ta force Il y aura de la lumière Assez pour éclairer la Corse Passe le temps perdant du poids À la minute dans tes bras Le beau du laid, le faux du pas Et l'eau du feu dans tous les draps Pour mille chutes, autant d'ébats Tombe l'amour comme un soldat Un coeur est lourd et maladroit S'il fait tambour de tous les bois Réveille-toi, belle endormie Tu es une ourse dans l'hiver Au beau milieu de l'insomnie Garde pour moi un oeil ouvert