Qu'il se lève celui qui ne s'paye pas dix minutes, dix minutes De calomnie par jour Qu'il se lève celui qui n'admet pas dans sa tête une présence Défendue par jour Qu'il se lève celui qui a donné son habit pour vêtir plus Malheureux que lui. Personne n'a bougé Les saints courent pas les rues Quelque chose à essayer Les risées sont prévues. Comme Abraham, Isaac et Jérémie Le vieil Horace, Salomon et saint Louis Lancer un câble à l'étoile dans la nuit Tête hors de l'eau, vers quelque chose hors d'ici. Porte-monnaie, parchemins et beaux tissus Crédits, valeurs, placements à fonds perdus Ca fait d'l'engrais et c'est vraiment perdu Quand l'fil se coupe on part tout seul, on part tout nu. Qu'il se lève celui qui n'a pas sur l'oreiller rêvé d'avoir Sa revanche un jour Qu'il se lève celui qui a failli mourir de joie au succès De son ami un jour Qu'il se lève celui qui accepterait l'agonie de son frère Dans le lit un jour. On vivra centenaires On a trop de choses à faire Dans une semaine aussi Ca s'peut qu'tout soit fini. Comme M'sieur Gandhi, Geneviève et saint Vincent Et tous ces fous, insensés, ignorants Ces dédaigneux de la gloire de ce monde, Me joindre à eux l'espace d'une seconde. Millions d'perdants, quelques gagnants et je vieillis A droite la Terre, à gauche le Paradis J'préfère la Terre, j'ai tort et je le dis J'admire celui qui met le cap sur l'infini J'envie celui qui met le cap sur l'infini Quelqu'fois aussi, je m'embarquerais avec lui.