Demain, si la mer est docile Je partirai de bon matin J'irai te chercher une ile: Celle que tu montres de ta main. Je la ceinturerai au filet, La traînerai près du grand quai. Te l'offrirai au jour En l'honneur de nos amours. Si l'océan frémit au toucher de ton doigt... Que penser mon amie, quand tu te donnes à moi! Passerais-je la nuit immobile comme marbre, Si tu prends comme lit mon hamac sous les grands arbres. Les fleurs de mon jardin se sont déracinées, On les voit le matin dans l'air se promener. Quand ils t'ont aperçue, les oiseaux en folie, Ont envahi la rue et repoussé la nuit. Viens! Nous nous coucherons sous le même manteau, nous nous endormirons liés comme roseaux.