J'ai cloué sur la porte une lampe tempête,
L'océan est si bête qu'il te ramènera.
Quand mon coeur, certains soirs, se prend pour un poête,
J'ai le roulis, c'est pas grave.
Puisqu'il pleut sur le Havre.
Un port c'est toujours triste quand se lève le jour,
Y'a plus de femme, plus d"artiste, où vont les mots d'amour?
Sur les quais méthaniers où se dockent les
Souvenirs, les marins fatigués n'osent plus repartir...
Tant je t'aime, tant je t'aime,
Je te donne mon coeur, mon corps, ma solitude...
Tu parlais de cargos aux prénoms norvégiens,
Moi, de pays chauds, où chantent les matins...
Nous rêvions d'Amérique, d'iles au trésor.
Que c'est beau la Baltique qu' épouse la mer du Nord...
Tant je t'aime, tant je t'aime,
Je te donne mon coeur, mon corps, ma solitude,
Tant je t'aime, tant je t'aime,
Je te donne les jours qui meurent, l'incertitude.
J'ai refermé la porte de ma tour, de mon phare,
J' rêve que le vent me porte, mais ce n'est qu'illusoire,
Des illusions perdues, nos amours ne sont plus,
Que ce mal qui m'entrave,
Puiqu"il pleut sur le Havre...
Mais qu'importe, c'est pas grave, puisqu'il pleut sur le Havre...
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