Cinq heures du mat' je pointe C'est l'heure d'activer mes bras J'ai laissé ma tête au vestiaire Elle sera mieux là-bas Mon corps lui cale ses gestes Sur le bourdon de la chaîne Ce bruit continu infeste Mes oreilles habituées qui l'éteigne Je ne connais pas mes patrons Ils sont chez eux, comptent en millions Ce que nous fourmis rapportons Ceux, qui nous fourmis engraissons Mais nous ne sommes pas à plaindre Nous pouvons payer nos factures Non nous ne sommes pas à plaindre Y en a qui crèchent dans leur voiture On attend chaque année Le pot et ses insanités Les discours indécents Les phrases assassines De nos beaux dirigeants noyés Dans les objectifs venants Tenant quand même à conseiller D'essayer De consommer français Huit heures du mat', la pause C'est l'heure de détendre mes bras D'avaler ce café serré Il me fait tant de bien Puis le journal et puis la clope Dix minutes, c'est si vite passé J'en rallume une deuxième Celle qu'il ne faudrait pas Mais elle soulage un peu ma peine Elle réchauffe mes doigts Je sais au fond de moi Sans doute aidera t-elle l'État A gagner une retraite A soulager la dette Car même si je l'aime Ma vie est une peine On attend chaque année Les vœux de l'Élysée Le discours affligeant Inutile et décevant De notre beau président noyé Dans ses remerciements Tenant quand même à nous conseiller D'essayer De consommer français Trente-deux ans du matin C'est l'heure C'est l'heure où je n'attends plus rien J'ai laissé ma peine au vestiaire Elle est très bien là-bas Plus de discours et plus de chef La vie c'est si vite passé Je n'en aurais pas de deuxième A moi de la bouffer De joindre ma tête à mes gestes Et ne plus déprimer Chercher le bonheur m'encanailler Même si c'est l'enfer Que l'on me promet Et je vivrai enfin Je saisirai au passage Les vents de mon destin J'y tracerai mon sillage Et j'y prendrai en nombre Souvenirs et rencontres Je ne veux plus être là Juste pour consommer Juste pour consommer