"Approchez" Me dit alors Saint Pierre, "et refermez la porte Ce que j'ai à vous dire entre nous doit rester" J'avançai "Asseyez-vous" dit-il, en consultant ses notes "Voyons, Chelon, c'est bon, c'est vous que j'attendais Elle n'a pas eu la main légère Je vous prie de l'en excuser Au moins vous n'avez pas souffert Et c'est toujours ça de gagné Je ne suis en aucune sorte Responsable de la façon Dont la mort frappe à votre porte Afin d'accomplir sa mission À présent Venons-en, je vous prie, à ce qui vous amène J'ai sur vous un dossier conséquent Cependant Vous n'avez pas tué, pas violé, par là même Nous pourrions faire fi de vos égarements Il fut un temps, c'était plus strict Le très-haut était plus divin Moins tolérant, moins laxiste Il a mis de l'eau dans son vin On ne parle plus d'adultère C'est dire si les choses ont changé Je vais voir ce que je peux faire Si vous voulez bien patienter" J'attendais Me disant qu'après tout, un peu de purgatoire Tout bien considéré, ne serait pas volé Sans compter Qu'il devait y avoir, c'est même obligatoire Un tas de bons copains, fraîchement débarqués Sans aller jusqu'à faire la fête Ça promet de belles soirées On parlera de nos conquêtes Du temps passé Et s'il faut boire du vin de messe On le boira S'il faut en passer par confesse Ainsi sera "Croyez bien Que mon voeu le plus cher est de vous satisfaire Cependant j'ai bien peur que vous soyez déçu Tout est plein Même en intercédant auprès de Dieu le Père Le purgatoire déborde, le paradis n'est plus Il y a trop de concurrence La clientèle est dispersée On a dû réduire les dépenses Faire une croix sur l'éternité Il faut se rendre à l'évidence Nous ne pouvons pas vous garder Le temps d'assainir nos finances Force est de vous ressusciter Ah, vous en avez de la chance Il vous faut tout recommencer"