Sans doute, mon amour, on n'a pas eu de chance Il y avait la guerre Et nous avions vingt ans L'hiver de 70 fut hiver de souffrance Et pire est la misère En ce nouveau printemps... Les lilas vont fleurir les hauteurs de Bell'ville Les versants de la Butte Et le Bois de Meudon... Nous irons les cueillir en des temps plus faciles... La Commune est en lutte Et demain, nous vaincrons... Nous avons entendu la voix des camarades " Les Versaillais infâmes Approchent de Paris... " Tu m'as dit: " Avec toi, je vais aux barricades La place d'une femme Est près de son mari... " Quand le premier de nous est tombé sur les pierres En dernière culbute Une balle en plein front Sur lui, tu t'es penchée pour fermer ses paupières... La Commune est en lutte Et demain, nous vaincrons... Ouvriers, paysans, unissons nos colères Malheur à qui nous vole En nous avilissant... Nous voulons le respect et de justes salaires Et le seuil des écoles Ouvert à nos enfants... Nos parents ne savaient ni lire ni écrire On les traitait de brutes Ils acceptaient l'affront... L'Egalité, la vraie, est à qui la désire... La Commune est en lutte Et demain, nous vaincrons... Les valets des tyrans étaient en plus grand nombre Il a fallu nous rendre On va nous fusiller Mais notre cri d'espoir qui va jaillir de l'ombre Le monde va l'entendre Et ne plus l'oublier... Soldats, obéissez aux ordres de vos maîtres Que l'on nous exécute En nous visant au cœur De notre sang versé, la Liberté va naître... La Commune est en lutte Et nous sommes vainqueurs... La Commune est en lutte Et nous sommes vainqueurs...