Dieu sait que vous aimiez la vie Vous l'aimiez avec violence De soleils noirs en paradis Et d'alcool en mélancolie Vous l'avez étreinte en tous sens Vous qu'on appelle les maudits Nerval et Modigliani Van Gogh brûlé par la Provence Rimbaud, Verlaine, en vos folies Vous aviez le mal d'existence Vous aviez le mal d'infini Vous qu'on appelle les maudits Dieu sait que vous étiez vivants Vous l'étiez avec insolence Absolus comme les enfants Comme les dieux incandescents Jetant vos défis à la chance Vous aviez le mal des ardents Arbres fous qui guettez Camus Fusil levé sur Hemingway Pour Garcia Lorca, balle nue Moitié martyrs, moitié damnés Vous aviez le mal d'infini Vous qu'on appelle les maudits Vos visages, vos paroles vivent Dans le cœur des hommes, à présent Je voudrais que sur l'autre rive L'essentielle beauté survive Et vous porte à travers le temps Calmes et beaux comme des gisants Nerval et ... Vous tous, les dévorés d'absence Possédez-vous enfin la vie?