C'est dans la montagne un bistrot Une cabane quatre planches Rochers sapins chant d'un oiseau Vent qui murmure entre les branches C' t un peu caché on vient à pied La salle est sombre la porte basse Aux murs quelques photos fanées Gens d'autrefois fragiles traces Le poêle est chaud la lampe est allumée Et y a l' temps qui prend son temps Ça va faire cent ans bientôt Qu' autour de la table on colporte Nouvelles vérités ragots Et mensonges de toutes sortes On travaillait dans les usines On v' nait ici trouver l'oubli Sauf les souliers les pélerines Au fond rien n'a changé depuis Le poêle est chaud la lampe est allumée Et y a l' temps qui prend son temps C'est paysan c'est menuisier Les habitués qu'on retrouve là Les surnoms disent les métier C'est terre aux bottes c'est manque un doigt Y a celui qu'a toujours raison On l' voit venir on l' laisse dire Y a c'lui qui joue d' l'accordéon Avec son soufflet tout en soupirs Le poêle est chaud la lampe est allumée Et y a l' temps qui prend son temps Y a des chansons presque oubliées Qui r' viennent tard des toute vieilles C'est presque' à croire qu'elles sont cachées Tout au fond du fond des bouteilles Et puis le silence s'en vient Alors il suffirait d'un rien Parc' qu'on est là parc' qu'on est bien Pour qu'on reste jusqu'à demain Le poêle est chaud la lampe est fatiguée Et y a l' temps qui prend son temps Et y a l' temps qui prend son temps