Matin d'automne L'herbe mouillée Le vert profond Des prés moutonne Lourd de rosée Vers l'horizon Crêtes montagnes Là-bas s'éloignent Et puis s'en vont Dans l' vaste ciel Le vieux soleil Qui tourne en rond Coteaux penchés Où rien ne bouge Et puis un son Lointain clocher Lointains toits rouges Rares maisons Depuis des jours Derniers éclats Fraîcheur de l'air Depuis toujours Creux et replats Roches calcaires Vague ruisseau Plus guère d'eau Entre ses pierres Sous trois bouleaux Quatre roseaux Et la bruyère Frênes foyards Aux feuilles rousses Sapins sévères Brumes, brouillard Plus rien ne pousse Avant l'hiver C'était ainsi Il y a cent ans Il y a mille ans Chevaux, brebis Vaches broutant Dessus les champs Milan royal Qui plane beau Qui passe lent Pies qui râlent Geais et corbeaux Chacun chassant Et tous ceux-là Qu'on ne voit pas Biches ou faons Chamois prudents Renards humant D'où vient le vent Et nous ici Nous les passants D'hier à demain Avec nos vies Et notre temps Avec nos mains Nous les rêveurs Les orgueilleux Et les malins Avec nos cœurs Nous dont il ne Restera rien Nous les passants Trop oublieux Mais pour certains Dignes autant Que faire se peut Nous les humains Matin d'automne L'herbe mouillée Le vert profond Des prés moutonne Lourd de rosée Vers l'horizon