Vous voulez acheter nos terres Et vous nous parlez d'amitié Votre âme blanche est un mystère Nous ne nous comprendrons jamais Nous ne possédons pas la course Du cheval, ni le bruit des sources Ni la forêt, ni l'horizon Comment pourrions-nous vous céder L'oiseau, le nuage nacré Les insectes dans le buisson? Ici rien ne nous appartient Ainsi parlait un vieil Indien L'herbe, la roche, la rivière Pour nous, toute chose est sacrée Le ciel écoute nos prières Il fait refleurir nos étés La sève garde ma mémoire La brise raconte l'histoire De notre peuple à nos enfants Et l'eau, ce n'est pas que de l'eau C'est ma soeur, douce à mon canot Qui frémit au moindre courant Dans le sol dorment nos anciens Ainsi parlait un vieil Indien J'ai vu, et vous le savez bien Mille bisons sur la Prairie Vous les tirez depuis vos trains Pensez-vous acheter la vie? Vous êtes comme la nuée Comme celui qui vient voler Comme la crue après la pluie Rien ne semble vous rassasier Nous n'avons rien à vous donner Vous souillez votre propre lit Nous chassons quand nous avons faim Ainsi parlait un vieil Indien Vous portez l'odeur de la mort Nos femmes, vous les humiliez Vous êtes aujourd'hui les plus forts Dieu s'est mis de votre côté Nous n'avons donc pas d'autre choix Que cette réserve là-bas Pourquoi parlez-vous de traité? Voici le couchant de nos jours Vous l'apprendrez à votre tour La force est un maître léger Mais qui vous pleurera demain? Ainsi parlait un vieil Indien Mais qui vous pleurera demain? Ainsi parlait un vieil Indien