Ô temps de l'innocence! Ô vent qui soufflait pour Icare! Pour qui cette méfiance Pourquoi me plonger dans le noir Parfum de providence Où sont les fleurs de nénuphar Les perles de jouvence Le vol des cygnes quand vient le soir Que l'on pardonne à qui frissonne Pour toutes ces années à rester dans les airs Que l'on pardonne à qui s'étonne De trouver si laid de marcher sur la Terre Ô douce heure d'insouciance! Ô sentiment de tout avoir! Pour qui cette sentence Pourquoi me rendre la mémoire Jardin de connivence Où sont les fruits de notre histoire Le chant des confidences L'infime espoir d'être à l'écart Que l'on pardonne à qui frissonne Pour toutes ces années à rester dans les airs Que l'on pardonne à qui s'étonne De trouver si laid de marcher sur la Terre Et j'apprends la ville, ses cités dortoirs Combien mon visage défile sous ma lame de rasoir Et je prends la file comme à l'abattoir Parmi l'élevage docile Que l'on pardonne à qui frissonne Pour toutes ces années à rester dans les airs Que l'on pardonne à qui s'étonne De trouver si laid de marcher sur la Terre Que l'on pardonne