Ma fille va cueillir le gui Ma fille monte au chêne avec la serpe d'or Elle boit le vin sacré qui coule des amphores Ma fille a du feu dans les veines et de l'orage au corps Les hommes la regardent A l'ombre des menhirs Et je la vois sourire De leurs mines blafardes Les hommes se prennent pour des paons Et ce ne sont que des corbeaux qui dansent Ma fille joue de l'arc-en-ciel Ma fille prend la harpe et mêle sa musique A des mots rouge et or, des mots tendres et magiques Ma fille parle une autre langue en terre d'Armorique Les prêtres font silence Et craignent de savoir Si elle a le pouvoir En plus de la puissance Les prêtres se méfient de leur Dieu Quand leur Dieu passe par le sein des femmes Ma fille bâtit sa maison Ma fille fait son pain au four de la patience Elle prépare en secret son jour de renaissance Ma fille est une cathédrale au ventre d'espérance Les siècles l'emprisonnent Et feignent d'ignorer Qu'elle a, plus de moitié Semé le champ des hommes Les siècles lui chantent des enfants Pour l'exiler des puits de la Parole Ma fille va cueillir le gui Ma fille monte au chêne avec la serpe d'or Elle boit le vin sacré qui coule des amphores Ma fille a du feu dans les veines et de l'orage au corps