D'abord on a pris ses enfants On leur a défendu de l'appeler maman Parce qu'elle est une femme Et qu'elle en aime une autre Et puis on l'a jetée dehors Bien sûr aux yeux de tous elle avait tous les torts Parce qu'elle est une femme Et qu'elle en aime une autre Des bataillons rangés de commères en ragots Lui ont craché dessus, l'ont frappée dans le dos À coup de médisances Et de sous-entendus Les hommes, insultés au travers du mari Ont aiguisé leurs dents et se sont fait pour lui Cancaniers lamentables En quête d'aboiements Elle a fait le tour du malheur Lapidée jusqu'au fond de la tête et du cœur Parce qu'elle est une femme Et qu'elle en aime une autre Et tous ceux qui l'ont condamnée Au travers de sa vie essaient de la blesser Parce qu'elle est une femme Et qu'elle en aime une autre Lui, le mâle outragé dans sa virilité Exhibe sa rancœur en toute liberté En réclamant vengeance Pour sauver son honneur Les autres, dans la rue, ont des regards geôliers Pour celle que l'on cloue au banc des accusés La vie, l'intolérante Allume ses bûchers Au pays des Ayatollahs On l'aurait fusillée comme on le fait là-bas Au nom de la normale Religion ou morale Ici non plus, rien n'est gagné Pour ces hommes et ces femme qui n'ont pas trouvé Même au pays de France Le droit de différence Même au pays de France Le droit de différence