On l'appelait tempête Un drôle de nom pour un lapin Qui mange des pâquerettes Sur la pelouse du jardin Sa robe de fourrure Tissée dans un rayon de miel Faisait dans la verdure Comme une tache de soleil Dans le jardin sauvage Il mangeait de bon appétit De l'herbe et du feuillage Et quelques bouts de pain rassis Il se couchait ensuite Avec le ventre bien rempli Et s'endormait très vite Dans un carré de pissenlit On a trouvé tempête Un matin gris près du rosier Couché dans les pâquerettes Comme un jouet qui s'est brisé Il dort au pied du lierre Et pour tempête, on voudrait bien Qu'il y ait sur la terre Un paradis pour les lapins