Et si je vous disais que, même au milieu d'une foule Chacun, par sa solitude, a le cœur qui s'écroule Que même inondé par les regards de ceux qui nous aiment On ne récolte pas toujours les rêves que l'on sème Déjà quand la vie vient pour habiter Ces corps aussi petits qu'inanimés Elle est là telle une déesse gardienne Attroupant les solitudes par centaines Cette mère Marie, mère chimère de patrie Celle qui viendra nous arracher la vie Celle qui, comme l'enfant, nous tend la main Pour mieux tordre le cou du destin Et on pleure, oui, on pleure la destinée de l'homme Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes La main de l'autre emmêlée dans la nôtre Le bleu du ciel plus bleu que celui des autres On sait que même le plus fidèle des apôtres Finira par mourir un jour ou l'autre Et même amitié pour toujours trouvée Et même après une ou plusieurs portées Elle est là qui accourt pour nous rappeler Que si les hommes s'unissent C'est pour mieux se séparer Cette mère Marie, mère chimère de patrie Celle qui viendra nous arracher la vie Celle qui, comme l'enfant, nous tend la main Pour mieux tordre le cou du destin Et on pleure, oui on pleure la destinée de l'homme Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes Car, tel seul un homme, nous avançons Vers la même lumière, vers la même frontière Toujours, elle viendra nous arracher la vie Comme si chaque bonheur devait être puni Et on pleure, oui, on pleure la destinée de l'homme Sachant combien, même géants, tout petits nous sommes