Une feuille, deux feuilles Trois feuilles. Tombées à côté de moi En ce matin d'octobre Et ma mémoire me ramène loin en arrière Loin, loin en arrière Dans la profondeur du temps Le temps d'avant ma naissance C'était, paraît-il, une matinée d'octobre C'était un jour où les feuilles tombaient C'était une enfant innocente, belle Au visage si blanc Aux yeux de lin si étincelants Ses cheveux bruns si semblables A ceux d'un Ange Cette enfant innocente, trop fragile Pour endurer les étés ardents Cette enfant innocente, trop pure Pour endurer l'hiver salissant Prit son envol, l'âme blanche Vers les vertes îles En ce matin d'octobre Les gens et les arbres Versèrent sur sa tombe D'amères larmes Et des feuilles sombres