Te souviens tu "Quand il s'élance"? On aurait bien juré qu'il n'avait aucune chance On levait les bras aux nues, bordel on parlait d'excellence Et on l'a souvent rejoué le duel de Pelé contre Gordon Banks Pardon je sais tout ça est loin mais tu vois j'y repense Il n'est jamais très long le chemin qui ramène à l'enfance Maintenant tu bois tout ton soûl Tourbillons et valses violence Et tu t'envoie par le fond à en quémander ta pitance Et lentement tu coules À parler à ton ombre, à jurer par le ciel que la vie est la plus belle De toutes les putains pour un peu qu'on allonge Combien de temps cela fait Polo Que je ne t'ai revu, merde je n'en sais rien Combien de temps que sous le manteau Tu as vendu tes rêves avec un peu des miens Non je n'ai pas les mots Tout ce qui me revient c'est le cri des préaux On les voyait en nous anglais et brésiliens "Mexico", "Jairzinho" Une foule et des reporters en transe "Jairzinho", "Jairzinho qui centre pour Pelé et tout à coup l'immense La parade de Gordon Banks ♪ Te souviens tu, rue Jean Domat? Quand on avait pour but un mur et puis la gloire On n'a jamais vraiment su en fait qui était cet homme là Mais Dieu sait s'il en a vu rejouée des Coupes du Monde sur son trottoir Maintenant tu bois tout ton plein Tu les regardes Ta langue pend dans ton vin Tu souris dans ta barbe Tu les imagine heureux, ces deux cons au fond de la salle Et que j'te tripote les ch'veux, tu voudrais renverser la table Papa fum'ra près du feu Et maman fera du gâteau Une tripotée de morveux Qui sera leur fierté bientôt Tu aimerai leur dire que ça finira Tu aimerai leur dire mais faudrait que tu t'lèves Tu as beau les maudire, pisser dans les draps Mais déjà tu transpires, à t'en lécher les lèvres Non je n'ai pas les mots Ce dont je me souviens c'est Platini, Zico Qui rentraient au vestiaire quand ta mère disait "fin" "Mexico", "Jairzinho", une foule qui nous ressortait du ventre "Jairzinho", "Jairzinho qui centre pour Pelé", "Allez Polo, on rentre" On parlait d'excellence On rêvait d'excellence "Allez Polo, on rentre" La parade de Gordon Banks